Publié le 16 oct. 2023 à 12:45
La Bourse de Paris se montre hésitante ce lundi à la mi-journée. L’explication de la frilosité des investisseurs n’est pas à chercher du côté de la (fraîche) météo du jour mais plutôt de la situation au Proche-Orient, théâtre d’affrontements entre les militaires israéliens et les hommes du Hamas. Le Premier ministre de l’Etat hébreu, Benjamin Netanyahou, a affirmé qu’aucun cessez-le-feu n’est pas en cours dans la bande de Gaza, coupant court à des informations de presse. Le risque d’une offensive terrestre reste plus que jamais d’actualité, de même que celui d’une escalade à l’ensemble de la région, riche en hydrocarbures. Alors que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est de retour en Israël pour jouer les médiateurs, son homologue iranien a mis en garde contre un possible élargissement du conflit. « Si Téhéran entre effectivement dans le conflit, cela entraînerait une forte hausse des prix de l’énergie et cela aurait un impact sur les anticipations d’inflation », résume Giles Coghlan, analyste chez HYCM. Les cours du pétrole, globalement stables, restent à des niveaux très élevés, à plus de 90 dollars le baril de Brent et 87 dollars pour celui de brut américain léger.
Le Cac 40 est stable, en repli très symbolique de 0,03% à 7.001,37 points vers 12h30. Le marché reste par ailleurs assez calme en l’absence de publications d’entreprises et de statistique économique d’envergure. La relative faiblesse des volumes échangés, de l’ordre de 600 millions d’euros, illustre le manque d’initiatives des opérateurs. Les contrats futures à Wall Street montent un peu, mais sans grande conviction.
Powell attendu au tournant après une inflation décevante
Le niveau des prix de l’énergie n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour l’inflation, et son corollaire, la politique monétaire des banques centrales, la principale préoccupation des marchés. Les prix à la consommation et à la production ont augmenté plus que prévu aux Etats-Unis en septembre, notamment à cause de l’essence, ce qui amène les observateurs à se demander comment la Réserve fédérale et les autres banques centrales réagiront dans les mois à venir. Certains membres de l’institution américaine ont avancé dernièrement que l’envolée récente des rendements souverains, en resserrant les conditions financières, leur permet de se passer d’un tour de vis supplémentaire sur les taux.
Les traders considèrent en majorité qu’un statu quo sera voté le 1er novembre et le 13 décembre, selon l’outil FedWatch de CME Group. Le président de la Fed, Jerome Powell, doit prononcer un discours jeudi devant l’Economic Club de New York, qui sera suivi d’une séance de questions-réponses. Il répétera, sans nul doute, qu’il est nécessaire que les taux restent à un niveau élevé pour un certain temps.
Départ du président d’Atos, levée de fonds pour Carmat
Sur le front des entreprises, l’action Atos recule de 3,7% après avoir bondi de 22,3% en début de matinée. Le groupe de services numériques a annoncé avant l’ouverture des marchés la démission du président de son conseil d’administration, Bertrand Meunier, critiqué depuis plusieurs semaines par des actionnaires minoritaires à propos du projet de cession de la filiale Tech Foundations à Daniel Kretinsky. Atos a également indiqué que son projet de scission en deux entités, qui comprend la cession de ses activités historiques d’infogérance à l’homme d’affaires tchèque, ne serait pas bouclé avant le début du deuxième trimestre 2024.
Le concepteur du cœur artificiel Carmat, qui traverses des difficultés financières, ne gagne plus que 1,5% contre plus 12% au plus fort de la séance, après l’annonce d’une augmentation de capital de 7 millions d’euros avec plusieurs de ses actionnaires financiers historiques.
Société Générale a abaissé sa recommandation sur Sartorius Stedim de « conserver » à « vendre », faisant encore reculer le titre de 2,7%.
#Bourse #Paris #toujours #sur #défensive #face #aux #risques #géopolitiques #ProcheOrient